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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/190

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cier, et dont la température ne peut guère être de plus de 0°, attendu qu’elle est continuellement refroidie par les parois du glacier. Cet air est conséquemment plus pesant que l’air chaud du dehors, et il tend, par cette même raison, à gagner les endroits les plus bas, entre autres le bas de la voûte et les lieux environnans. En même temps l’air chaud pénètre dans les canaux par le haut de la voûte ; il en résulte un double courant, savoir : un d’air froid de dedans en dehors, et un d’air chaud de dehors en dedans. La même chose a lieu lorsque l’on ouvre, en été, la porte d’une glacière : il s’y forme aussitôt deux courans, un d’air chaud en haut, et un autre d’air froid en bas. Cependant ce phénomène ne se montre pas d’une manière également nette dans tous les glaciers, par la raison que les canaux, s’entrecroisant dans toutes les directions, communiquent de toutes parts avec l’air extérieur, par les crevasses : l’air froid des régions supérieures pénètre par ces crevasses dans l’intérieur du glacier ; son propre poids et le courant de l’eau qui circule dans ces canaux l’entraînent vers l’issue du glacier, où il s’échappe par la voûte terminale ou par les crevasses. Lorsque l’air ambiant est très-chaud, de manière à rendre le contraste de ces vents froids très-sensible, les habitans des Alpes disent que le glacier souffle. Ces vents froids sont d’autant plus intenses que la différence entre la température de l’air du glacier et de l’air ambiant est plus consi-