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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/212

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sur le glacier, à quatre lieues au-delà des derniers sentiers de la montagne, m’avaient engagé à n’emporter avec moi des barres que pour un sondage de cette profondeur. D’ailleurs le forage même, dans une masse aussi tenace que la glace, la difficulté d’extraire les fragmens détachés qui se regelaient constamment, l’embarras de retirer les instrumens introduits, qui se congelaient avec le fond toutes les fois qu’ils passaient plusieurs heures à plus de 10 pieds au-dessous de la surface, et la nécessité dans laquelle je me trouvais de faire chauffer à grande peine de l’eau pour les faire dégeler, toutes ces circonstances sont autant d’obstacles contre lesquels j’ai dû lutter pour arriver aux résultats suivans, que je crois dignes de l’attention des physiciens. J’ai fait en tout vingt-quatre observations avec deux thermomètres centigrades à minima de Bünten, dont la marche a été soigneusement confrontée, et dont j’ai eu soin de ramener le zéro à la température de la glace fondante ; je les ai placés simultanément à des profondeurs égales dans le même trou, et dans des trous différens à la même profondeur et à des profondeurs inégales, et j’ai remarqué que pendant la nuit la température du glacier était de −0,33° à deux pieds, et même à 1 pied au-dessous de la surface, alors même que la température extérieure ne tombait pas à zéro : à des profondeurs plus considérables, j’ai encore trouvé la même température, mais pointant un peu plus bas, surtout les deux nuits que