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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/231

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la glace reste sèche à sa surface ; ce qui prouve bien évidemment qu’au lieu de se fondre, elle s’évapore immédiatement. L’on entend alors sur toute la surface du glacier un singulier bruit de décrépitation, semblable au bruit de la neige gelée, lorsqu’on la foule du pied ; ce bruit est accompagné d’un dégagement de bulles d’air innombrables, qui se déplacent dans la couche superficielle de la glace et viennent crever au dehors. On distingue le mieux ces bulles lorsqu’elles s’échappent sous de petites flaques d’eau très-planes et peu profondes. Faute d’appareils je n’ai pas pu en recueillir, comme je l’aurais désiré ; car il serait intéressant de déterminer exactement la nature de cet air. J’espère que d’autres observateurs rempliront cette lacune.

Désireux de connaître l’état hygrométrique de l’atmosphère de ces hautes régions, j’ai observé pendant six jours consécutifs, du 11 au 17 août 1840, la marche de l’hygromètre de Saussure, comparativement au psychromètre d’August, dans le voisinage de ma cabane, à la surface même du glacier, par un état atmosphérique très-varié et à des températures qui changeaient continuellement. Je ne puis pas résumer d’une manière positive ces observations, avant de les avoir comparées attentivement avec celles qui ont été faites simultanément ailleurs. Je me bornerai donc pour le moment à dire que j’ai été généralement frappé de la sécheresse de l’air. L’aiguille de l’hygro-