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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/277

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semblables à celles des vallées alpines, nous serviront surtout de guides.

En parlant des blocs perchés et des anciennes moraines, j’ai évité de les assimiler au phénomène des blocs erratiques, tel qu’on l’observe dans la plaine suisse et dans le Jura, bien qu’ils constituent ce que l’on a appelé les blocs erratiques des vallées alpines, par opposition à ceux de la grande plaine suisse et du Jura. Il y a en effet une distinction à faire entre eux : les blocs erratiques des vallées alpines, descendus des vallées supérieures, dans l’encaissement d’un lit plus ou moins étroit, sont alignés le long des flancs des vallées à des niveaux variables, et forment des traînées continues et parallèles, reposant sur tous les gradins ou autres accidens du sol qu’offrent les parois des vallées dans lesquelles on les observe[1]. Ces traînées sont en outre disposées symétriquement sur les deux rives des vallées ; tandis que les blocs erratiques qu’on rencontre en dehors de l’enceinte des Alpes sont épars à différens niveaux, dans la grande plaine suisse, au pied du Jura et à toutes les hauteurs de son versant méridional, ainsi que dans les vallées intérieures de cette chaîne.

Lorsqu’on a décrit comme un même phénomène les blocs erratiques des Alpes et ceux du Jura, on n’a

  1. Si les blocs perchés nous paraissent maintenant isolés, c’est parce qu’ils ont été déposés sur des saillies de rochers surgissant du fond des glaciers.