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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/298

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dépôt se voit au-dessus de Neuchâtel, au Plan, à l’embranchement de l’ancienne et de la nouvelle route de la montagne. J’ai la conviction que ces dépôts se sont formés de la même manière que les moraines stratifiées (voy. p. 217), c’est-à-dire sous l’influence d’une flaque d’eau encaissée au bord de la glace.

Un autre phénomène plus important que ces dépôts stratifiés, c’est la présence de roches polies dans le Jura. Les habitans du Jura les appellent des laves, sans doute parce qu’ils attribuent leur apparence particulière à l’action des eaux. On les trouve sur tout le versant méridional du Jura, depuis le Fort-de-l’Écluse jusqu’aux environs d’Aarau, accompagnant souvent les blocs erratiques. Ce sont des surfaces unies, complètement indépendantes de la stratification des couches et de la direction de la chaîne du Jura ; elles s’étendent sur toute la surface du sol, suivant ses ondulations, passant également par dessus le terrain néocomien et le terrain jurassique, pénétrant dans les dépressions qui forment de petites vallées, et s’élevant sur les crêtes les plus isolées. Elles présentent un poli aussi uni que la surface d’un miroir, partout où la roche a été mise récemment à découvert, c’est-à-dire débarrassée de la terre, du gravier et du sable qui la recouvrent généralement. Ces surfaces sont tantôt planes, tantôt ondulées, souvent même traversées de sillons plus ou moins profonds et sinueux, ou de bosses longitudinales très-arrondies, mais qui ne sont jamais