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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/304

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stries devraient être à des niveaux en harmonie avec des rivages aussi étendus que la chaîne du Jura, et ne point présenter cet aspect uniforme sur toute sa pente, et même à ses pieds.

Nous avons vu plus haut, en traitant de l’effet des glaciers sur leur fond, qu’il n’y a que l’action d’une masse de glace reposant immédiatement sur le sol et se mouvant à sa surface, qui puisse produire des effets semblables : or, comme l’aspect des roches polies des Alpes est le même que celui des laves du Jura, on est tout naturellement conduit à admettre que ces deux phénomènes ont été produits par des causes semblables. Si les sillons sont plus fréquens sur les roches polies du Jura que sur celles des Alpes, il faut l’attribuer aux nombreuses fissures plus ou moins rectilignes qui existent dans les couches de nos calcaires jurassiques, et qui sont remplacées par une sorte de clivage irrégulier, dans les roches granitiques schisteuses de nos Alpes.

Les lapiaz sont encore un autre phénomène qui vient à l’appui des conclusions que nous avons tirées des faits précédens. J’ai fait remarquer, en parlant des lapiaz des Alpes, que les sillons auxquels on a donné ce nom, ne sont pas dus à l’action directe du glacier, mais à celle des eaux qui circulent sur son fond, et dont le cours est bridé par la position de la glace. Ceci nous explique, la présence d’érosions dans des positions souvent très-bizarres, où l’on ne devrait pas s’at-