Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir été produites par des courans. « On voit, dit-il, près de la grande cascade de la Dalelf, aux environs d’Avestad, ainsi que près de la soi-disant petite cascade, plusieurs rochers pourvus de stries d’une rare beauté. Ces stries forment, avec la direction de la rivière, un angle de 73 à 86 degrés ; la Dalelf coule par dessus ces stries depuis un grand nombre de siècles, entraînant dans son cours une masse de sable, de pierres et de gravier, qui tend nécessairement à les effacer. Néanmoins, cette action oblitérante est si peu sensible, que les stries sont encore d’une netteté parfaite. »[1] Je suis convaincu que la supposition de grands glaciers se rattachant aux glaces polaires et s’avançant du nord de la Scandinavie vers la pleine continentale, rendrait mieux compte de la formation et de la direction de ces stries que le grand courant universel de M. Sefstrœm ou tout autre courant quelconque. M. Élie de Beaumont m’a fait voir un très-beau fragment de ces roches polies que lui a adressé M. Berzelius, et qui se trouve mentionné dans les Instructions pour les géologues de l’expédition du Nord, rédigées par le savant académicien de Paris. Le poli et les stries de la surface de ce porphyre ne diffèrent en rien de ceux des roches polies de la Suisse.

En Angleterre, les roches polies ont été observées

  1. Sefstrœm l. c. p. 545.