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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/316

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encore représentés dans la création actuelle et dont les espèces diluviennes sont même très-semblables aux espèces vivantes. C’est ce même terrain qui, entièrement congelé dans les régions arctiques, renferme ces débris si célèbres de grands mammifères que l’on trouve quelquefois encore garnis de leurs chairs, entourés de leur peau et couverts de leurs poils. Dans ses recherches sur les ossemens fossiles, Cuvier énumère un grand nombre de localités du nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, dans lesquelles ce terrain contient des ossemens fossiles en très-grande abondance. Il résulte des renseignemens fournis par Pallas, qu’il n’y a presque aucun canton de Sibérie qui n’ait des os d’éléphans. Mais de tous les lieux du monde, ceux où il y en a le plus sont, suivant Cuvier, certaines îles de la mer glaciale, au nord de la Sibérie, vis-à-vis le rivage qui sépare l’embouchure de la Lena de celle de l’Indigirska. La plus voisine du continent a trente-six lieues de long. « Toute l’île, dit le rédacteur du voyage de Billings, à l’exception de deux ou trois ou quatre petites montagnes de rochers, est un mélange de sable et de glace ; aussi lorsque le dégel fait ébouler une partie du rivage, on y trouve en abondance des os de mammouth[1]. » Dans le voyage de Sarytschew, au nord-est de la Sibérie, il est fait mention, suivant Cuvier, d’un éléphant fos-

  1. Cuvier, Ossemens fossiles, Tom. 1, p. 151.