Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

glaciers et même dans les diverses parties d’un seul et même glacier. Cette variété dépend essentiellement de l’inclinaison plus ou moins considérable du fond de la vallée. Mais ici encore il faut distinguer entre la partie supérieure des glaciers et la partie inférieure. Dans la partie supérieure, là où la glace est fort peu compacte ou seulement à l’état de névé, les crevasses sont généralement moins nombreuses et surtout moins irrégulières que dans la partie inférieure : c’est ce qui fait que les névés, quoique en général plus escarpés que les glaciers proprement dits, sont cependant bien moins accidentés à leur surface. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les Pl. 1 et 2, qui représentent les divers glaciers qui descendent des cimes du Mont-Rose, avec le glacier de Viesch représenté Pl. 10, ou même avec la partie inférieure du glacier de Zermatt, telle qu’elle est représentée dans notre Pl. 4. Les premiers présentent une surface à peu près unie comparativement à celle du glacier de Viesch qui cependant est bien moins incliné. Cette différence résulte, ainsi que nous l’avons dit, de la structure de la glace elle-même. La glace des régions supérieures est plus élastique que celle des régions inférieures, par cela même qu’elle contient plus d’air ; elle peut par conséquent se dilater jusqu’à un certain point sans se crevasser. Plus bas au contraire la glace se crevasse d’autant plus facilement qu’elle acquiert plus de compacité par suite de l’infil-