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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/96

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lières qu’on appelle les aiguilles de glace (voyez Chap. VII).

La forme de la vallée peut également exercer une action très-marquée sur les crevasses. Lorsque le glacier vient à rencontrer un rocher saillant qui l’oblige à se tourner, toutes les crevasses sont en quelque sorte refoulées latéralement ; elles forment un angle de rotation plus ou moins ouvert, et de transversales qu’elles étaient, elles deviennent longitudinales.

Lorsque ce phénomène se passe à peu de distance de l’extrémité du glacier, comme c’est le cas du glacier de Zermatt (voyez pl. 5), l’on voit les crevasses se maintenir dans cette direction longitudinale jusqu’à l’extrémité du glacier. Pendant l’été de 1839 ce glacier présentait d’énormes crevasses longitudinales ou au moins obliques, à côté des crevasses transversales (voyez pl. 6). Dans la partie inférieure du glacier du Rhône, les crevasses longitudinales l’emportent de beaucoup sur les transversales, ce qui détermine cette disposition en éventail qui est d’un si bel effet, lorsqu’on examine ce glacier du haut de la Maienwand.

Nous avons déjà dit en parlant de l’aspect extérieur des glaciers, que les crevasses, de même que les autres accidens des glaciers, sont soumis à des variations très-notables ; elles changent de forme, de dimension et de profondeur d’une année à l’autre, et