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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/99

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DES CREVASSES DES GLACIERS.

charrient. Ces petites flaques d’eau ainsi tapissées de sable s’enfoncent de plus en plus dans la glace en rongeant le fond sur lequel elles reposent ; il y en a qui atteignent ainsi une profondeur de plus de vingt pieds. L’eau qui s’y est accumulée y séjourne ordinairement jusqu’à ce qu’une crevasse vienne les traverser et en facilite l’écoulement. Ces baignoires ne sont fréquentes que dans les endroits peu inclinés, où les crevasses ne sont pas nombreuses. Le glacier inférieur de l’Aar en a un certain nombre dans sa partie moyenne. Les couloirs verticaux dont il s’est agi plus haut différent également des crevasses et sont dus aux cascades que forment les torrens de la surface du glacier, lorsqu’ils sont coupés dans leur cours par quelque fente. Mais comme ces torrens changent continuellement de direction, il arrive souvent que l’on rencontre des couloirs vides au milieu des crevasses, dont on ne se rendrait pas compte si l’on n’avait pas eu occasion de voir comment ils sont formés par les cascades.