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Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/10

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ZEÏTOUN

trente fois, se sont battus et ont victorieusement défendu leur religion et leur indépendance. On vient leur proposer une nouvelle révolte : « Sois loué, ô mon Dieu, s’écrie l’évêque centenaire entonnant à sa mode le cantique du vieillard Siméon, tu peux rappeler ton serviteur ! je commençais à oublier l’odeur du fusil et parfois, pour m’en souvenir, je versais de la poudre dans l’encensoir ! » Et tous se lèvent, et pendant trois mois, sous la neige, sous la faim, ils tiennent tête à une armée décuple, et, quand un jour la défaite est imminente, quant aux attaques du dehors menace de se joindre la révolte intérieure des prisonniers turcs, les femmes elles-mêmes entrent en jeu : retroussant leurs manches, de leur couteau de cuisine, elles éventrent les quatre cents malheureux. Nous aimons le sang rouge et les belles tueries ; le sultan égorgeur est selon notre rêve : soyons impartiaux tout au moins !…

Pour compléter ce livre, prenez, quand vous l’aurez lu, l’Arménie de M. A. Tchobanian[1] et

  1. Archag Tchobanian : l’Arménie, son histoire, la littérature, son rôle en Orient, avec une introduction d’Anatole France, Paris, 1897, édition du Mercure de France.