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Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/40

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ZEÏTOUN

là qu’ils livraient le combat. Ils ont d’ailleurs un proverbe : « Le grand combat, c’est celui que nous livrons près de notre ville ». Ils ne pouvaient pas faire autrement, car, depuis la chute de la royauté arménienne, ils n’avaient plus ni les munitions ni les préparatifs d’une armée régulière, ils formaient en quelque sorte des bandes de bachi-bozouks. Mais si pauvrement munis qu’ils fussent, ils ont toujours montré un dévouement héroïque pour défendre avec obstination leur foyer d’indépendance.

Les Zulcadir livrèrent plusieurs batailles pour s’emparer de Zeïtoun, mais la victoire resta toujours du côté des Zeïtouniotes. Depuis les jours historiques jusqu’à présent, une croyance inébranlable s’est formée parmi cette population sur l’indestructibilité de leur indépendance. Ils ont une maxime qui dit : « Notre ville ne peut pas nous être prise, notre ville est vakouf »[1].

Ainsi Zeïtoun devint un centre très puissant. Il n’était plus, comme avant, un village d’Arékine ; au contraire, Arékine, Gaban devinrent ses villa-

  1. Vakouf est un mot arabe ; en Turquie, en appelle ainsi les biens sacrés, les propriétés appartenant aux églises et aux mosquées. Les Zeitouniotes croient que Zeïtoun appartient à la nation arménienne et à Dieu.