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Page:Aghassi - Zeïtoun.pdf/91

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leurs figures alertes et jeunes[1] : c’étaient les braves de Zeïtoun.

Les princes de Zeïtoun accompagnaient la procession : ils étaient à cheval ; ils portaient de larges culottes plissées en drap brodé, le buste recouvert d’une tunique tissée de fils d’or sur laquelle brillaient les boutons en soie jaune ; ils avaient pour ceinture des châles de Lahore ou de Tripoli, des vestons en drap brodé d’or couvraient leur dos, et leurs armes se distinguaient parmi toutes les autres par leur qualité et par leurs ornements d’argent.

On voyait encore dans ce défilé les chanteurs avec leurs violons et leurs outres gonflées de vin ; des adolescents versaient le vin à tout le monde et les poètes chantaient les avetch du pays.

Le défilé s’arrêtait souvent en chemin, mais dès qu’il se remettait en marche, il regagnait bientôt le temps perdu ; les Zeïtouniotes sont de grands marcheurs.

Les pèlerins avaient souvent affaire avec des

  1. Un voyageur français, M. Léon Paul, qui a visité Zeïtoun en 1864 trace le portrait des combattants zeïtouniotes de la manière suivante « Tous ces montagnards sont jeunes ; le plus âgé ne dépasse pas vingt-cinq ans : tous ont l’air ouvert, aimable, distingué ; nous avons peine à nous figurer qu’on risque quelque danger à passer au milieu d’eux sans escorte. »