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CHAPITRE XIX

Ministère de la guerre et de la marine. — M. Arago. — Le général Cavaignac.


Le gouvernement provisoire ne voulait pas la guerre extérieure. Cependant il prenait à cœur l’état de l’armée, parce que, prévoyant à l’intérieur de grands troubles, il sentait la nécessité d’opposer aux factions une force régulière. À cet égard, celui des ministres qui passait pour le plus révolutionnaire se montrait le plus résolu. M. Ledru-Rollin, dès sa première entrevue, le 25 février au soir, avec le général Bedeau, s’était formellement engagé à le soutenir dans toutes les mesures nécessaires pour rétablir la discipline et relever l’amour-propre humilié du soldat. Le général avait obtenu sur l’heure que tous les colonels resteraient à la tête de leurs régiments et qu’aucune dénonciation des inférieurs contre les supérieurs ne serait écoutée. il avait pu s’assurer par cet entretien que la rentrée des troupes dans Paris était aussi vivement désirée par le ministre de l’intérieur, dans l’intérêt de la République, qu’il la pouvait souhaiter lui-même à son point de vue purement militaire.

La pensée d’un grand désarmement ne se présenta point à l’esprit du gouvernement provisoire. Cette pensée, émanée des écoles socialistes et soutenue avec beaucoup de force avant la fin du règne de Louis-Philippe par le jour-