prestement, et l’envoyant à vingt pas dans une broussaille du bord de la route :
— Ici, Hercule !
Le nommé Hercule venait de déchirer la culotte officielle.
— Ramasse ta houlette et ton chien crevé, berger de la rage ! J’ai dit ce que j’avais à dire… Ah ! pauvre France !
Et, suivi d’Hercule, Maurin s’éloigna tranquillement.
Les chasseurs, gens de bon sens, étaient confus. Tous aimaient Maurin. L’un d’eux lui cria :
— Calme-toi, Maurin. Tu n’as pas tort dans ce que tu dis, mais, pas moins, tu es un peu vif, collègue !
— Je ferai mon procès-verbal en conséquence, dit le garde, vous êtes témoins.
— Mais tout de même, Maurin n’a pas tort. Nous n’avions pas réfléchi. La loi est la loi, garde. Faisons une civière de branchages et portons la sale bête au village.
« La commune paiera ce qu’il faudra payer.
— Mais je ferai mon procès-verbal ! insista furieusement le garde. L’autorité ne peut pas avoir tort. Les maires sont des magistrats et les gardes ont prêté serment. Je ferai mon procès-verbal. Il m’en a vraiment trop dit et mon fusil est endommagé.
Maurin, là-bas, se retournant, haussa les épaules.