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Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/333

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L’ILLUSTRE MAURIN

Pastouré se mit à rire. Il s’amusait beaucoup.

— Eh ! eh ! je t’entendrais comme si tu parlais, même si tu ne parlais pas !

Il fut saisi d’un bref étonnement métaphysique et dit :

— C’est drôle tout de même !

Puis, ayant regardé un moment en silence les innombrables étoiles :

— Elles parpelégent ! (elles battent des paupières…) Oui ! c’est drôle !

Il ferma les yeux.

— Ce Saulnier avec son renard et sa belette, il m’a étonné pourtant ! Ah ! le finot ! Son renard est un rabatteur et sa belette est un vrai furet !… Qui se serait douté de ça ? — T’en serais-tu douté, toi, Pastouré ? — Jamais !

Sa pensée vagabondait.

— Pourvu que nos chiens soient bien soignés ! Je voulais, pendant ces bravades, les faire garder par un ami à Saint-Tropez. Maurin a préféré les mettre à Saint-Raphaël chez mon fils… il a eu raison !.. Tout de même, elle chasse au temps où c’est défendu, la renarde !… Mais, elle ne fait pas de bruit, oh ! non… Et dire qu’il voulait me faire coucher dedans ! Coucher dehors en cette saison, il n’y a rien de meilleur. — Et puis, dedans, avec eux, mon ami Pastouré, tu n’aurais rien pu dire, et — je me le confesse comme je me le suis déjà confessé — figurez-vous que moi qui ne parle guère au monde, j’avais de me parler à moi-même une envie aussi forte qu’une envie de femme grosse… Et dedans, pour ne pas les empêcher de dormir et pour ne pas leur donner occasion de rire, une parole je ne