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Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/418

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L’ILLUSTRE MAURIN

CHAPITRE XLVI


Comme quoi les présomptions trompent vite ceux qui ne demandent qu’à être trompés.


— Me suivez-vous ? dit Sandri.

— Je vous suis !

— Pourvu que nous soyons dans la bonne direction !

— La bonne direction c’est de tourner le dos à l’incendie.

— Incendiaire ! grommela Sandri. Il paiera ça avec le reste. Ce bandit-là mourra sur l’échafaud.

— Nous n’en sortirons pas !

— Si, si, j’entrevois les bruyères… nous y voici.

— Plus vite donc ! l’issue est par là.

Poursuivis par le pétillement toujours croissant de l’incendie en marche, ils entrèrent dans la tranchée et la suivirent en la descendant.

Quand ils arrivèrent tout au bas :

— C’est particulier ! dit Sandri, plus nous nous éloignons du feu, mieux je l’entends !

— Parbleu ! cria l’autre, nous nous en rapprochons au contraire… Ah ! malheur ! il y a deux foyers !… un devant nous, l’autre derrière ! Regarde… devant toi… la fumée !

— Grondard ! eh ! Grondard !

Rien ne répondit, que le pétillement des flammes