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Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/91

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L’ILLUSTRE MAURIN

c’est une ville comme toutes les autres, un peu plus grande seulemein, mais pas plus belle. C’est tout des maisons, comme à Bormes ; toute la différence, c’est qu’il y a un peu plus de voitures !… Pour vous le faire court, nous allâmes loger en un hôtel qui est au coin de la rue Notre-Dame-des-Victoires et de la place Notre-Dame-de-Victoire égalemein… ici, tenez !

Marlusse posa sa pipe sur un coin de table, rapprocha ses deux index tendus et, du médius de la main droite chevauchant l’index, il s’efforça de mettre sous les yeux de ses auditeurs l’angle de la place et de la rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris.

Tout le monde regardait avec un sourire amusé.

— L’hôtel est là, là, voyez ! disait Marlusse.

— Je le vois, fit M. Rinal.

— Bon ! poursuivit Marlusse, qui reprit sa pipe. On dit que les zens du midi, ça zesticule. Mais il est clair comme le zour que le zeste il aide la comprenure.

— Nous voyons l’hôtel, dit Labarterie que Marlusse regardait attentivement.

— Nous habitâmes là, et dès le lendemain nous y allâmes, à leur essposition… Quand z’y pense !… Nous entrons, et qu’est-ce que ze vois ? des boutigues avec encore des boutigues ; il y en avait d’orfèvres, il y en avait de marçands de soie, avec leurs marçandises sous des vitres. Té ! ze dis, nous sommes venus de si loin pour voir la Canebière ou la rue Saint-Ferréol ? Cependant, ze tourne, ze vire, ze regarde, puisque nous étions venus là pour ça. Tout en coup : « Vé, ze me dis, que ze me suis perdu ! Où est M. le maire ? Où sont tous mes collègues ? » C’était vrai ; ze les avais perdus… coquin de bon sort ! Ze les cerce, ze les cerce trois ou