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Page:Aicard - L’Illustre Maurin, 1908.djvu/99

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L’ILLUSTRE MAURIN

nous courons pour attraper ce qui vole ; et ce que nous attrapons, c’est un rhume. Où va-t-il ? À sa gueuse, je vous dis ! Perché ? pour son plaisir. Qu’attrapera-t-il ? Un mauvais coup. Un mauvais coup pour sûr il attrapera. Puisque ce Sandri toujours rôde autour de la fille, il devrait comprendre, Maurin, qu’il n’y a rien là à faire pour lui et que mieux vaudrait se faire oublier de tout ce qui est gendarme au monde. Une poupée habillée en gendarme, je la craindrais ! et j’aime mieux, pour ma part, mes ennemis que mes juges. Quand mes ennemis mentent ils le savent ; et le juge, qui ne sait rien de leur mensonge, m’envoie en galère. Est-ce qu’il croit, ce Maurin, que Sandri lui pardonnera ? Un bon Corse est bon ; un Corse méchant et qui croit avoir raison dans sa rancune est pire que ce que qui est pire. Espace-toi, Maurin, tire-toi de là, Pastouré. Lève-toi de devant, mon ami Pastouré ; Pastouré, frère de mon frère, file ! Ni gendarmes ni femmes, voilà la paix. La femme amène le gendarme, et de plus d’une façon : par les disputes, chez les voisins ; et chez son mari, de par les cornes.

« Les cornes attirent les gendarmes, c’est connu. Ne te marie pas ou sois veuf, et crains surtout la fiancée d’un gendarme. Car si tu te frottes à celle-là, c’est dispute avant la dispute, gendarme assuré et gendarme inévitable, deux et trois fois, dix fois et cent fois gendarme !

« Nous avions la bonne paix ; il va se chercher la guerre. Et croit-il aussi que son Caboufigue le laissera tranquille ? croit-il que le petit Caboufigue aura digéré l’affaire du duel ? Il ne faudrait pas y compter. Quelle affaire, mes amis !… Attention ! Panpan !… une poule d’eau ? non, les canards !… celui-là en tient… Ici, Gaspard, apporte ! Je me disais donc : « Quelle affaire ! » Ah !