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Page:Aicard - Le Dieu dans l’homme, 1885, éd2.djvu/19

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vii
INVOCATION À VICTOR HUGO.

III

Mais toi, l’Espoir en Dieu soutenait tes combats !
La consolation, tu ne la versais pas
À toutes nos douleurs, — Échanson d’espérance !
Tu croyais que la mort n’est rien — qu’une apparence.
Et quoique pris d’horreur devant le trou béant
Des infinis, — joyeux, tu niais le néant !
Tu voyais la Justice et la pure Lumière ;
Tu l’avais en ton cœur, certaine et coutumière ;
Elle sortait de toi : tu la croyais en Dieu !…
Et qu’importe ? Le phare ou l’astre, — c’est du feu.
Et quand l’astre du ciel manque au bateau sans voile,
Le Phare qui nous sauve est plus beau qu’une Étoile !

IV

Et ton œuvre splendide est un phare tournant,
Maître, un phare étoile, que tous voient maintenant,
Un phare à feux changeants, aux merveilleuses flammes,
Vers qui vogue en chantant un monde, — flotte d’âmes !