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Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/273

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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère

prendre qu’en 1891, parmi les quatre-vingt-huit cultivateurs qui ont bien voulu me fournir des renseignements à ce sujet, il en est soixante-six qui, pour la plupart, ayant sulfaté les années précédentes, mais convaincus que la maladie, parce qu’elle n’avait pas paru en 1893, ne reviendrait plus, ont renoncé, pour cette campagne, au sulfatage. Cette erreur a d’ailleurs coûté cher à beaucoup d’entre eux ; trente-huit, en effet, ont vu, dans ces conditions, la maladie envahir leurs cultures, réduire leurs récoltes et quelquefois les détruire.

Cette leçon, il faut l’espérer, ne sera pas perdue et nos cultivateurs, dorénavant, se souvenant que tous les ans, et malgré tout, la maladie les guette, n’oublieront plus de la combattre préventivement en arrosant leurs champs, des la fin du mois de juin, à l’aide des bouillies cuivriques.

Tels sont les résultats obtenus en 1894 et 1890 par ceux de mes collaborateurs dont j’ai continué à suivre les travaux. On ne saurait en concevoir de plus encourageants. Poursuivie pendant trois années consécutives dans des conditions météorologiques défavorables au premier chef, la culture améliorée de la pomme de terre, conduite d’après les procédés rationnels et intensifs dont j’ai, si souvent déjà, développé les avantages, n’en a pas moins, pendant ces trois années, obtenu des rendements rémunérateurs, alors qu’à côté d’elle, la culture routinière, cantonnée dans les procédés rudimentaires d’autrefois, aboutissait à des récoltes insignifiantes, quelquefois à peine supérieures au poids des tubercules plantés.

Les procédés à l’aide desquels les agriculteurs, grands ou petits, peuvent réaliser, et à coup sûr, l’amélioration de la culture de la pomme de terre, appartiennent aujourd’hui au domaine régulier de l’économie rurale, et leur place est désormais marquée parmi les procédés scientifiques qui doivent assurer l’avenir de l’Agriculture française.


FIN