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Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/43

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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

dents, on est porté à les considérer comme exprimant, dans leur ensemble, la réalité des choses, et porté par suite à admettre que les cultivateurs doivent donner la préférence aux gros tubercules, s’ils veulent obtenir une récolte abondante. Dans aucun des essais qui y sont relatés cependant, la démonstration précise de ce fait n’apparaît. Il ne pouvait en être autrement.

Si, en effet, l’opinion ayant cours actuellement se rapproche beaucoup de la vérité, elle ne la représente pas d’une façon absolue ; les tubercules moyens, en réalité, ont, au point de vue du rendement cultural, une valeur sensiblement égale à celle des gros tubercules. C’est ce que j’ai démontré en m’appuyant sur les résultats obtenus, non pas en plantant côte à côte, comme on l’a fait jusqu’ici, quelques tubercules gros et petits pris au hasard.dans une même récolte, mais en cultivant ensemble tous les tubercules, gros, moyens et petits, préalablement pesés, d’un même pied, et en répétant cet essai sur diverses variétés. A l’influence de la grosseur des tubercules vient se joindre alors l’influence des qualités héréditaires de chaque sujet, et c’est, je l’établirai bientôt, cette influence qui est prépondérante.

Le système de recherches que j’ai ainsi inauguré m’a permis, en outre, d’établir avec précision un fait déjà signalé par M. Vavin[1] et consistant en ceci que, dans la plantation des très gros tubercules, on rencontre un écueil physiologique inattendu, et qu’on voit, en certains cas, ceux-ci avorter complètement.


En dehors des recherches que je viens de résumer et qui représentent la préoccupation principale des expérimentateurs depuis un siècle, d’autres côtés de la question ont été, dans ces dernières années, l’objet d’études importantes.

Si l’on se place au point de vue de la culture française, il convient d’abord d’accorder toute l’attention qu’elles méritent aux recherches exclusivement culturales que l’on doit à MM. Boursier, de Compiègne, Eugène Marie, de Beauvais, et Paul Genay, de Lunéville ; à ces habiles agriculteurs nous devons l’étude de

  1. Bulletin de la Société nationale d’Horticulture de France.