Aller au contenu

Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
78
culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

en effet, est dans tous les tissus végétaux l’intermédiaire principal de l’élaboration organique ; sur cet accroissement, par suite, il semble inutile d’insister ; mais, en même temps et par un phénomène absolument inattendu, on voit le saccharose, abondant au début, aller en décroissant, au fur et mesure que le tubercule s’enrichit en fécule, pour enfin disparaître lorsque ce tubercule est arrivé à maturité.

Dans cette concomitance, de la diminution du saccharose et de l’augmentation de la fécule, il est bien difficile de ne pas voir, d’un côté, la cause, d’un autre, l’effet.

Au début de la formation des tubercules, le 3 juillet, on trouve, au pied de chaque sujet, pour 2gr,60 de fécule, 0gr,46 de saccharose celui-ci représente 17 pour 100 du poids de celle-là ; l’activité végétale est alors très intense, et les tubercules croissent avec rapidité ; puis, à partir de cette date et jusqu’au 28 août, l’accroissement, tout en restant rapide, prend une régularité parfaite, il devient constant ; constant aussi reste pendant cette période le poids de saccharose qu’au août, au 28 août, on trouve emmagasiné dans les tubercules de chaque pied c’est à 8gr environ que ce poids s’élève à l’une et à l’autre date, puis l’accroissement en poids de la fécule devient plus lent et, par une coïncidence frappante, le poids de saccharose diminue ; à partir du 20 septembre enfin cet accroissement s’arrête et rapidement les dernières portions de saccharose disparaissent.

La relation de ces deux mouvements me paraît évidente ; les faits que je viens de rapporter d’ailleurs présentent une analogie remarquable avec d’autres faits que je me réserve d’exposer plus tard, et qui tous aboutissent à démontrer l’importance de l’intervention du saccharose à la formation des tissus végétaux. Ces faits m’ont conduit à penser qu’en maintes circonstances le saccharose devient l’agent principal de cette formation. Des recherches, dues à Levallois, ont appris, il y a quelques années, que la cellulose dont est formée la trame des tissus végétaux dévie, à gauche, au moins en certaines circonstances, le plan de la lumière polarisée. Une hypothèse se présente alors à l’esprit qui, si je ne me trompe, est de nature à expliquer un grand nombre de faits de physiologie végétale elle consiste à imaginer que le saccharose, se dédoublant au sein des tissus en lévulose et en glucose, con-