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Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/155

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les drames du nouveau-monde

la soutenir jusqu’à terre, et ses petites mains froides caressaient mes joues en signe de reconnaissance… Oh ! ma pauvre petite Est’ hélas !… je suis seul maintenant !

Wattormyer se tût, la voix lui manquait. C’était un touchant spectacle de voir les larmes couler sur ces joues bronzées par tous les vents de la prairie.

Morse, ému de cette douleur si vraie et si naïve, ne put trouver une parole pour le consoler, et lui serra silencieusement la main : tous deux restèrent longtemps absorbés dans leurs tristes pensées.

— Que devrons-nous faire après ce temps de repos ? demanda enfin le vieillard, auquel les minutes paraissaient longues comme des siècles.

Waltermyer sembla sortir d’un songe profond.

— Pardonnez-moi, répondit-il avec un soupir, j’avais tout oublié ; vous pourrez encore la retrouver, votre Esther… mais moi… jamais je ne reverrai ma petite Est’.

— Au ciel, ami ! où elle vous attend ! répliqua la voix grave et solennelle de Morse.