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Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/50

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l’aigle-noir des dacotahs

Il avait une délicatesse de sentiments, très-rare chez les jeunes gens de son âge, surtout en la délicate matière d’amour. Pour lui, cette passion était une chose sacrée et sérieuse ; les femmes, à ses yeux, étaient des anges ; une promesse d’amour lui semblait plus inviolable qu’un serment.

Charles Saint-Clair était amoureux ; mieux que cela, il était fiancé.

Un soir, sa mère qui l’attendait sur son balcon tout enguirlandé de fleurs, le vit arriver de la ville au grand galop. Au pied du perron, il sauta impatiemment à terre, laissa tomber la bride de son cheval aux mains du domestique qui l’attendait, et monta l’escalier sans avoir dit un mot.

En entendant ses pieds frapper, sur leur passage, les moëlleux tapis, sa mère reconnut bien vite qu’il était fortement ému.

Quand il ouvrit la porte du salon, madame Saint-Clair était assise près de la fenêtre sur un petit canapé en velours cramoisi : le jeune homme s’arrêta un moment pour adresser un sourire à sa mère, — un rayon de soleil entre deux nuages.