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Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/62

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l’aigle-noir des dacotahs

mon enfant… et vous, Hélène, rappelez-vous que je vous aimais bien.

La jeune fille se tourna vers elle d’un air agressif, ses lèvres pincées furent sur le point de lancer quelque réponse cruelle ; mais elle se contint, et madame Saint-Clair sortit du salon.

Charles, ému des recommandations de sa mère, la suivit des yeux avec tendresse, puis, revenant doucement à sa fiancée :

— Hélène, chère Hélène, lui dit-il, je ne suis pas méchant. Vous savez combien je vous aimais : vos désirs auraient toujours été des ordres pour moi ; mais je ne puis oublier le respect que je me dois à moi-même.

— Ni moi non plus.

— Hélène, je vous en conjure, écoutez-moi.

— Je vous écoute, sir.

Ses petits pieds trépignant sur le tapis, ses mains crispées, ses lèvres pincées et sa respiration entrecoupée témoignaient visiblement des dispositions dans lesquelles elle écoutait.

— Évitez cet homme, renvoyez-le hors de votre société, pour l’amour de moi, pour l’amour