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Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/81

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les drames du nouveau-monde

-vous, je vois la piste dans l’air, dans les feuillages, dans les brins d’herbes ; c’est là ma vraie chasse, à moi ! elle vaut bien celle du daim ou de l’antilope ou du buffle ; le bruit des quatre pieds de mon bon cheval sur la terre sonore, me réjouit comme le son du cor ou les aboiements d’une meute ; je sens l’Indien partout où il a passé.

Et ils continuèrent encore pendant plusieurs minutes leur course effrénée. Arrivé au sommet d’une éminence d’où il pouvait découvrir la plaine environnante, Waltermyer arrêta tout à coup son cheval :

— Étranger, vous avez dit que la jeune file est jolie ?

— Mieux que cela ! on la trouve belle.

— Oui ? et le Mormon-Thomas, l’a t-il vue ?

— Oui ; je me rappelle ce nom.

— Ah ! c’est bien cela ! Kirk Waltermyer n’est pas un fou, mille carabines ! quand il voit une antilope errer dans la prairie, il sait de quels buissons vont sortir les coyotes (loups) pour se lancer à sa poursuite.