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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/155

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les forestiers du michigan



fût de la même bande que ceux de l’embarcation, car Basil remarqua qu’il prit sa direction vers un point du lac entièrement solitaire, sans avoir nullement l’air de s’occuper des autres.

Le Forestier était assez avisé pour ne négliger aucune observation qui pût lui devenir profitable par la suite. Il nota soigneusement dans son esprit qu’on s’acheminait vers la côte occidentale, il remarqua également qu’on côtoyait la terre d’assez près pour que tous les détails de la forêt ou des clarières fussent faciles à reconnaître.

Mais ces préoccupations incidentes ne pouvaient détourner Basil des inquiétudes et des regrets qui venaient l’assaillir en foule ; une grande partie de ses pensées était pour le commandant Christie et sa brave garnison, maintenant privés de son actif et fidèle concours.

Il ne s’oubliait point lui-même assurément, mais il ne se tourmentait pas, ayant une foi aveugle en la bonne chance que le ciel lui avait toujours conservée.

– Bah ! se dit-il avec une certaine assurance ; qui vivra verra ! Je trouverai bien quelque joint pour sortir de ce mauvais pas. En tout cas, le