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les forestiers du michigan



du fort, mais ils avaient dressé toutes leurs batteries ensemble afin de retarder indéfiniment mon retour.

Veghte serra les poings, c’était tout ce qu’il pouvait faire ; mais on peut affirmer que Johnson aurait passé un quart d’heure infiniment désagréable s’il se fût rencontré seul avec le Forestier dans quelque coin de la forêt.

Nous serions historien infidèle si nous omettions de dire que de véhémentes pensées d’évasion se présentèrent à l’imagination active du Forestier.

C’était rêver presque l’impossible. Néanmoins il fit plus d’une fois l’inspection de la barque et se demanda s’il ne serait pas opportun de se laisser adroitement glisser par dessus le plat bord et de « piquer une longue tête, » comme il l’avait fait si heureusement quelques instants auparavant.

Une seule chose le gênait c’était ce grand et incommode Français flanqué de ses deux pistolets armés.

Et il ne manquerait pas de s’en servir, murmura Basil ; il est assez brutal pour cela ; j’au-