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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/162

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les drames du nouveau-monde



position et je dis que vous avez fait pour votre parti autant et plus qu’un général. En conséquence, ce sera pour nous une fort bonne affaire que de vous mettre à l’ombre pour le moment, et pour vos amis ce sera une vraie perte.

Cette réponse fut faite sur un ton significatif qui donna beaucoup à refléchir au prisonnier. Il regarda fixement le Français pendant quelques minutes puis il lui dit :

— Vous pourriez bien avoir raison : votre intention est d’attaquer Presqu’Îsle ?

— De qui parlez-vous ?

— De vous autres, Français et Indiens ; car vous êtes ensemble pour cette guerre.

— C’est une grave erreur. Je sais bien que les Anglais ont toujours cherché à compromettre la France dans cette affaire. Mais la guerre actuelle est l’œuvre exclusive de Pontiac, le grand cher Ottawa.

Ce fut le tour de Veghte de sourire avec dédain.

— Le ciel sait qui a soulevé tout ce trouble, répondit-il ; il existe, ce n’est déjà que trop ! Mais je vous dis, moi, que sans les Français, Pontiac