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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/178

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les drames du nouveau-monde

Un instant, Veghte se prit à regretter de ne pouvoir le fusiller au passage ; mais cette pensée s’évanouit comme un éclair, le Forestier se contentait très-bien d’avoir réussi à s’échapper.

Rester bien caché, sans bouger, en attendant le moment favorable pour regagner des terrains plus sûrs ; se divertir intérieurement du désespoir énergique manifesté par ses adversaires ; c’était le seul parti à prendre, et Veghte n’y manqua pas.

— Tu auras le loisir de te reposer, mon gros ami, murmura-t-il intérieurement… de te reposer le bras avec lequel tu m’as si longtemps tenu en joue : Vraiment ! ce n’est pas dommage.

Bientôt les ennemis se lassèrent de chercher toujours à la même place ; ils se mirent en route pour redescendre le courant.

Basil, alors seulement, descendit de sa retraite aérienne et s’arrêta un moment pour s’orienter : en même temps il fit ses réflexions.

Reconnaître les lieux n’était pas chose difficile, il possédait à fond tout ce territoire.

Mais il se demandait avec une curiosité in-