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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/192

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les drames du nouveau-monde

Enfin, la curiosité l’emporta ; il ne pouvait admettre que cette gracieuse enfant fut capable de méditer une trahison, il accompagna la jeune fille.

Elle le conduisit sur la lisière du bois à peu de distance du rivage. Là il aperçut dans une dépression de terrain les cendres éteintes d’un feu de campement.

— Oh ! oh ! qu’est-ce ? demanda-t-il avec un bond de surprise.

Apparemment elle ne pouvait parler anglais mais elle eût recours à la pantomime. À ses allures, Basil reconnut qu’il n’y avait dans le voisinage aucun ennemi à craindre : ses défiances cessèrent, surtout lorsque son oreille et ses yeux vigilants eurent vérifié les alentours.

Après avoir fait comprendre par différents gestes qu’une troupe nombreuse avait bivouaqué en ce lieu, la nuit précédente, et ensuite avait gagné le lac, la jeune indienne étendit la main vers le fort, avec un mouvement d’alarme, et dit à voix basse :

Injin ! French ! (Indiens ! Français !)

Il n’en fallait pas davantage pour convaincre