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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/213

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les forestiers du michigan



sang-froid toutes ses dispositions pour opposer une résistance désespérée.

Les Indiens s’avançaient rapidement, protégés par les grands arbres et les accidents de terrain : ils lancèrent bientôt sur le fort une grêle de balles, de grenades incendiaires et de flèches enflammées. Chaque meurtrière, chaque interstice entre les troncs d’arbres servait de cible à un courant continu de balles ; si, par intervalles, un assiégé hasardait sa tête à quelque embrasure pour donner un rapide coup d’œil au dehors, aussitôt vingt projectiles sifflaient autour d’elle ; souvent le but était frappé, et la petite garnison comptait un défenseur de moins.

Il y avait un côté faible à la Block-House : le toit de son belvédère était construit en planches minces et sèches très-accessibles à la flamme ; aussi prirent-elles feu tout d’abord. Avec la provision d’eau dont le réservoir était abondamment garni on éteignit plusieurs fois ces commencements d’incendie, mais on pût bientôt prévoir le moment où l’élément destructeur ne pourrait plus être combattu.

Après plusieurs heures d’une lutte furieuse,