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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/215

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les forestiers du michigan



creuser un puits dans la Block-House même. En conséquence, on défonça les planchers, et une partie de la garnison se mit à l’ouvrage. C’était un spectacle navrant de voir ces malheureux, noircis par la poudre, ruisselants d’une sueur sanglante, se courber sur le sol et le fouiller désespérément pendant que leurs compagnons continuaient le feu roulant de leurs décharges. Les canons de leurs fusils étaient devenus si chauds qu’ils brûlaient les mains des soldats et pouvaient à peine se manier.

Enveloppé par la fumée, inondé de transpiration, le désespoir dans l’âme, mais faisant bonne contenance, le commandant Christie se multipliait, ranimant ses hommes, prodiguant ses soins aux blessés, donnant à tous l’exemple d’un héroïque courage.

Le travail du puits, quoique poursuivi avec une activité surhumaine, semblait avancer bien lentement : Par intervalles une clameur s’élevait : « Le feu est au toit ! Les madriers du belvédère brûlent ! »

Alors quelque brave cœur se dévouait ; on voyait un homme s’élancer au milieu des tour-