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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/222

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les drames du nouveau-monde



formant une galerie effrayante d’yeux noirs qui étincelaient dans les buissons.

Basil poussa soudain une exclamation, et tira si violemment Christie qu’il le renversa par terre avec lui :

— Garde à vous ! murmura-t-il, nous sommes morts.

Deux cents coups de feu retentirent au même instant ; une grêle de balles s’abattit sur tous les Anglais qui tombèrent foudroyés.

La meute indienne terminait le combat à sa manière, sans aucun souci des lois de la guerre, de l’honneur et de l’humanité.

Les Français poussèrent un grand cri de douleur et s’élancèrent pour protéger leurs vaillants adversaires.

Mais il était trop tard ; quelques blessés s’agitaient dans les convulsions de l’agonie. Bientôt les derniers gémissements s’éteignirent : le Fort Presqu’Isle et son héroïque garnison avaient vécu.

— Race infernale ! grommela le chef Français en montrant le poing aux Sauvages si j’avais seulement ici un bataillon de mon régiment, vous me paieriez cela cher !