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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/229

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les forestiers du michigan

— Je vous ai reconnu de loin, je me suis approchée, dit-elle en fixant ses yeux sur lui avec la gracieuse hardiesse de l’innocence.

— Vraiment ! Vraiment !… vous êtes une bonne fille : que Dieu vous bénisse ! assurément je m’attendais aussi bien à rencontrer défunte ma grand’mère qu’à vous voir ici. Où allez-vous ?

— Au Détroit.

Le Forestier chercha à la sonder d’un regard scrutateur : mille pensées, mille questions inquiètes se passèrent dans son esprit il ne put que balbutier au hasard :

— Où est Horace Johnson ?

– Je n’en sais rien, répondit ingénument la jeune fille ; je ne l’aime pas, c’est un méchant : j’ai toujours cherché à l’éviter.

– Pourquoi cela ? a-t-il cherché à vous faire du mal ? Dans ce cas, vous avez raison. Qu’est devenu Balkblalk, cette canaille d’Ottawa ?

– Il est mort ; on l’a tué à Presqu’Isle, dit l’Indienne avec une expression douloureuse ; c’était mon père.

– Ah ! que me dites-vous là ! pardonnez-moi