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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/48

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les forestiers du michigan



le levant… mais elles sont mortes, j’imagine.

Il se tut un moment pour essuyer le brouillard qui humecta ses yeux à ces souvenirs ; puis il reprit son monologue :

— Oui, les femmes sont de drôles de choses ; elles ont été pour moi la cause de plus d’une épreuve. Toutes les fois que j’y ai pensé, çà m’a fait tourner la tête. Une autre chose bizarre… Je n’ai jamais vu de femme avec des moustaches ; çà m’étonne qu’elles n’aient pas de moustaches comme nous autres hommes ! C’est, sans doute, parce qu’elles ne sauraient pas se raser : oui, mais… elles pourraient se faire raser par quelqu’un. C’est bizarre !…

Le problème lui paraissant de solution trop difficile, il prit le parti de n’y plus songer.

– … Encore une chose singulière ! les femmes ont de longs cheveux ! ça m’a embarrassé longtemps de deviner pourquoi : je l’ai trouvé ce pourquoi… C’est parce qu’elles les laissent pousser. Je parierais que les miens seraient tout aussi longs, si je leur en laissais le temps.

Veghte éprouva le besoin de respirer après ce laborieux travail d’esprit. Il se reposa donc avec