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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/59

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les forestiers du michigan

— Debout contre un arbre, gelée à mort.

— Ah ! et comment avez-vous connu qu’elle était gelée ?

— Potence et corde ! comment voit-on avec les yeux ? comment touche-t-on avec les mains ? vous êtes stupide, ce soir, mon camarade !

Johnson sourit paisiblement de cette boutade, et poursuivit avec son flegme habituel :

— Vous ne voyez pas que je cherche à éplucher la question. Est-ce que c’est la jeune fille qui vous a dit qu’elle allait mourir de froid ?

— Si elle ne s’en était pas doutée, pourquoi aurait-elle chanté son chant de mort ?

— Certes ! elle le chantait ?

— Oui bien ! et c’était parfaitement l’occasion pour elle.

— Ceci est fort. Si elle était mourante, c’est-à-dire sans connaissance, comment s’apercevait-elle de la chose, et comment pouvait-elle chanter ?

— Je n’en sais rien. Ce qui m’étonne encore plus, c’est qu’elle fût seule en pareil endroit et dans une pareille nuit.

– Pourquoi pas ? Il n’y a rien là d’impossible.