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Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/76

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les drames du nouveau-monde



mettre au courant de ses allures et de ses caprices.

— Je vous crois ! fit Basil respectueusement.

La conversation en resta là. Au bout de quelques instants, les deux compagnons remarquèrent que la neige avait cessé de tomber.

Mais en contemplant cette immense plaine glacée et éblouissante de blancheur, Veghte ne pouvait se défendre d’un sentiment d’anxiété pour cette intéressante jeune fille, qui, à peine sauvée d’une mort certaine, s’était rejetée volontairement dans ce mortel abîme du désert.

Ses traces apparaissaient profondément empreintes ; il les regarda avec tristesse et reconnut bien vite qu’elle avait dû cheminer avec une peine infinie à cause de l’énorme épaisseur de la neige ; la trace était traînante et irrégulière ; on voyait qu’elle avait chancelé à chaque pas, et que, plusieurs fois, elle était tombée.

La vue pouvait suivre sa piste à une assez grande distance, à travers les arbres clairs-semés. Basil remarqua qu’elle se dirigeait dans une direction diamétralement opposée au lieu où il lui avait porté secours.