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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/108

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LES PIEDS FOURCHUS

— Certes, oui ! j’aimerais mieux escarmoucher avec un chat sauvage, avec un ours même, n’ayant d’autre arme que mes mains, qu’avec un moose mâle, lorsque son bois est jeune et qu’il a sa femelle et ses petits à défendre.

— Que dites-vous là, général ? demanda brusquement Frazier ainé, est-ce qu’on va à la chasse sans armes ?

— J’entends, armé d’un couteau de chasse seulement : car pour une lutte corps à corps un fusil ne sert de rien.

— Étant avec mon père, n’avez-vous pas eu une fameuse prise, en chasse, il y a quelques années ?

— Oui, il y a un demi-siècle au moins ; c’était un fameux chasseur et qui ne craignait aucun être vivant sur terre. Ah ! ah ! nous avons fait plus d’une partie ensemble, de Québec au Labrador.

— Quelle est la meilleure saison de chasse ? demanda Joë.

— Je le sais parfaitement. Quelquefois c’est mars, d’autre fois septembre. En septembre elle est plus dangereuse, car c’est la saison du rut ; ils courent çà et là au travers des bois avec une