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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/136

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LES PIEDS FOURCHUS

Burleigh, quoiqu’elle parut s’éloigner du bruit ; les autres passèrent chacun de leur côté ; bientôt ils furent dispersés, cherchant au hasard, déroutés par mille échos confus qui répercutaient les sons dans toutes les directions.

Soudain un coup de feu retentit, des cris se firent entendre : « hé ! hé ! garçons, lâchez les chiens ! » Presque en même temps les broussailles frissonnèrent au passage d’une grande bête.

Une minute après, la voix de Burleigh retentit :

— Le voilà ! le voilà ! garde à vous ! il vient.

Chaque homme regarda son amorce et se tint prêt, l’œil sur le fourré. Les chiens furent lâchés et partirent en aboyant comme des furieux, toute la troupe s’élança après eux : on eût dit la chasse infernale de Freischütz.

Encore un coup de feu ! et du fracas dans le fourré : puis on entendit une lourde bête tomber dans les arbres en se débattant avec violence.

— Tête à lui ! faites-lui tête ! hurla le Brigadier ; ou bien il va gagner le bois !

— Il va là ! tayaut ! tayaut ! hurrah ! crièrent les voix éparses çà et là.