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LES PIEDS FOURCHUS

d’aplomb aujourd’hui. J’ai fait un vilain rêve cette nuit ; croyez-vous aux rêves, vous ?

— Je ne saurais trop vous dire, sir ; et pourtant il m’est arrivé de bien étranges choses à la suite de certains rêves. Mon père a eu ainsi des révélations effrayantes, il me l’a dit.

— Oui ! cela me remet en mémoire quelque chose dont je voulais vous parler, il y a trois nuits, vous savez, alors que nous fûmes si effrayés.

— Effrayés, sir ?

— Bien certainement ! vous n’étiez pas effrayé, Iry ? voyons ! sur l’honneur, vous n’aviez pas peur ?

— Je ne sais comment vous répondre, sir ; je conviens que j’étais en état de trouble et de perplexité ; mais…

— Regardez-moi, Iry, là bien dans les yeux ; et répondez sans détours. Je vous ai observé pendant tout ce tapage mystérieux ; j’ai eu l’œil sur vous sans que vous vous en doutassiez.

— Vous vous êtes un peu trompé, général ; je me suis parfaitement aperçu que vous me guettiez comme un chat fait pour une souris, et je me suis comporté en conséquence.