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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/160

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LES PIEDS FOURCHUS

moose : Burleigh apparut à son tour, le fusil en joue, mais n’osant faire feu, de crainte de blesser son vieil ami.

— Feu ! Burleigh ! n’aie pas peur pour moi ! cria le Brigadier, ne le manque pas !

Le moose se cabra et rua frénétiquement ; tout à coup son énorme andouiller, ébranlé sans doute par cette lutte et par les chocs qu’il avait reçus dans les bois, tomba arraché de sa tête comme une branche frappée par le tonnerre. Cette nouvelle blessure exaspéra l’animal ; il chercha à frapper de l’autre andouiller le vieux chasseur qui avait roulé par terre. Mais, par un effort désespéré, ce dernier saisit encore le bois du moose et fut jeté en l’air par un haut le corps que fit l’animal. Le malheureux chasseur était, on peut le dire, suspendu entre la vie et la mort.

Burleigh fit feu.

La détonation fit résonner les bois, et alla se répercuter dans mille échos, comme une décharge d’artillerie.

Le monstre furieux tomba lourdement, tête première dans la neige, précisément dans le creux où cherchant à écraser l’Oncle Jerry sous