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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/162

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LES PIEDS FOURCHUS

Après avoir soigneusement chargé et amorcé, ils tinrent brièvement conseil : il fut résolu définitivement que la moitié de la bande se mettrait à battre les bois avec les chiens, pendant que l’autre moitié s’occuperait des préparatifs du souper, soit sur place dans un camp volant, soit au grand campement précédemment établi. Il fut recommandé par le maître d’école de rester avant la chute du jour et de ne pas s’oublier trop tard dans les forêts, quelque tentation que pût offrir la chasse.

Lorsque le vieux chasseur eut coupé le muffle, le foie et le cœur, il demanda l’aide de ses compagnons pour extraire les os à moelle, et découper en tranches la chair bonne à manger.

Burleigh fut le premier à l’œuvre ; agrandissant le trou formé dans la neige sanglante par les convulsions du terrible animal, il ouvrit le corps très adroitement, et découpa des morceaux, de nature à dédommager amplement toute la bande d’un jeûne forcé de quarante-huit heures.

— Et maintenant qu’allons-nous faire ? demanda-t-il au Brigadier.

— Poussez en avant ! j’ai bonne idée ! nous