Aller au contenu

Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

51
LES PIEDS FOURCHUS

seuls, montons l’escalier, ayons l’œil et l’oreille au guet ; sur ta vie ne dis pas un mot à ta mère de ce que nous allons voir… Hein ? que dis-tu ?

— Je n’ai point parlé, père.

— Je croyais… on n’entend rien… on ne voit rien… le mal n’est pas si grand que je pensais, continua le vieillard de plus en plus troublé, entraînant avec lui le pauvre Luther consterné. Ne bouge pas, Luther ! ne souffle pas ! murmura-t-il soudain.

Le vacarme invisible et mystérieux parcourait de nouveau la maison, de la cave au grenier.

— C’est incroyable ! dit le vieillard ; puis, prenant avec vivacité la chandelle des mains de son fils, il courut jusqu’au sommet de l’escalier, ouvrit brusquement la porte de la chambre et regarda, le flambeau en l’air. Tout-à-coup, il se retourna comme si quelqu’un l’avait poussé par derrière ; deux ou trois voix paraissaient faire conversation dans l’escalier.

Le brigadier confondu et Luther se regardèrent sans rien dire. Après un moment d’hésitation, les deux hommes coururent dans