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Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/6

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LES

PIEDS FOURCHUS


CHAPITRE PREMIER

UN MYSTÈRE

Les nombreuses superstitions qui régnaient dans la Nouvelle-Angleterre, avant la guerre de l’Indépendance, ont survécu dans beaucoup de contrées. Malgré les progrès de la civilisation, elles maintiennent leur empire sur l’inculte population des frontières.

Si l’on eût consulté l’almanach, le printemps était arrivé ; mais on pouvait se croire en plein hiver dans le District du Maine, si l’on regardait les neiges entassées sur les montagnes, les glaces flottant sur le cours des rivières, sur les ondes paisibles des lacs ; l’horreur sombre des brouillards