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Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/116

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cette vivacité d’imagination, qui remplissaient le cœur et le cerveau de ces hommes extraordinaires.

Mais comment obtenir ce résultat ? quel moyen employer ?

Charles se creusait vainement la tête ; l’étincelle ne jaillissait pas de son cerveau, la lumière ne se faisait pas.

Sur ces entrefaites, deux Français qui avaient fait partie de la dernière expédition du comte, et que l’on croyait morts depuis longtemps, reparurent à Guetzalli.

Grand fut l’étonnement de tous en les revoyant hâves, décharnés, à demi nus, se soutenant à peine ; mais plus grand encore fut cet étonnement, lorsque deux jours après leur retour, se trouvant, grâce aux soins qu’on leur avait prodigués, un peu remis de leurs souffrances et en état de parler, ils commencèrent l’incroyable récit de leurs aventures.

Voici, en quelques mots, ce qui leur était arrivé.

L’effroyable ouragan qui avait assailli la troupe du comte les avait surpris assez loin de l’endroit où leurs camarades s’étaient réfugiée, et les avait mis dans l’impossibilité de les rejoindre.

Ils s’étaient abrités comme ils l’avaient pu pendant la tempête ; puis lorsqu’enfin elle s’était dissipée, ils avaient reconnu avec épouvante que tout vestige, toute trace avaient disparu.

Devant eux, derrière eux et autour d’eux, s’étendait le désert, sombre, nu, désolé ; aussi loin que leur vue pouvait atteindre, ils n’apercevaient dans toutes les directions que du sable, toujours et partout du sable.

Alors ils se crurent perdus ; le désespoir s’empara