Aller au contenu

Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jalousie entre ses compagnons, le capitaine déclara que le sort déciderait quels seraient ceux qui iraient à la recherche du placer.

Cet expédient, qui mettait tout le monde d’accord, fut chaudement approuvé : on procéda donc au tirage au sort.

Ce tirage eut lieu de la façon la plus simple ; le nom de chaque aventurier fut écrit sur un carré de papier roulé et jeté dans un vase, puis un enfant fut chargé de l’appel des noms. Bien entendu que les quatre-vingts premiers qui sortiraient seraient ceux qui seuls feraient partie de l’expédition. Comme on le voit, cette combinaison était on ne peut plus simple, et surtout loyale, personne ne pouvait se plaindre.

Tout se fit comme il avait été convenu. Le hasard, ainsi que cela arrive assez souvent, favorisa le capitaine en désignant les hommes les plus énergiques et les plus entreprenants.

Alors on s’occupa avec ardeur à terminer les préparatifs du départ, c’est-à-dire qu’on amassa des provisions de toutes espèces, qu’on rassembla des mules et que l’on se munit des outils nécessaires à l’exploitation de la mine.

Cependant si grande que fût l’activité déployée par le capitaine, près d’un mois s’écoula avant que tout fût prêt.

L’affreuse catastrophe dont le comte de Lhorailles avait été victime dans le grand désert Del Norte, qu’il fallait que les chercheus d’or traversassent afin d’atteindre le placer, était pour le capitaine de Laville un avertissement sérieux à agir avec la plus grande prudence et à ne rien laisser au hasard.