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Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/238

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que mon frère ne veut pas me répondre, je vais le tuer.

En disant cela d’un ton qui n’admettait pas de tergiversation possible, l’Ours-Noir leva son poignard ; le lepero comprit que s’il ne faisait pas les volontés de l’Indien il était perdu, son hésitation cessa comme par enchantement.

— Que voulez-vous de moi ? dit-il.

— La vérité.

— Interrogez !

— Mon frère répondra ?

— Oui.

— Bon. Où est le Gros-Bison ?

— Là ! fit-il en étendant le bras dans la direction de l’hacienda.

— Depuis longtemps ?

— Depuis plus d’une heure.

— Pour quelle raison y est-il allé ?

— Vous le devinez bien.

— Oui. Sont-ils ensemble ?

— Ils doivent y être, puisque c’est elle qui l’a appelé.

— Ooah ! Et quand doit-il revenir ?

— Je ne sais pas.

— Il ne l’a pas dit à mon frère ?

— Non.

— Reviendra-t-il seul ?

— Je l’ignore.

L’Indien lui lança un regard qui semblait vouloir fouiller le fond de son cœur ; le lepero fut impassible, il avait loyalement dit tout ce qu’il savait.

— Bon, reprit le chef au bout d’un instant ; le